Dans la pénombre de la nuit, le silence régnait à l'exception de pas rapide qui écrasait les petits cailloux de la route et l'halètement d'un Blaze à bout de souffle. Il courrait le plus vite qu'il pouvait. Il était épuisé, essoufflé. L'air qui entrait et ressortait de ses poumons donnait l'impression de brûler la moindre parcelle de sa gorge, mais il ne pouvait pas arrêter de courir. Il n'était pas loin. C'était une question de vie ou de mort.

Soudainement, il vit deux hommes sortirent de derrière un tournant et il grimaça sachant qu'il allait le faire de justesse s'il le faisait. Pensant alors pouvoir contourner les hommes, il fit quelques feintes, mais se retrouva coincé. Un de ses ennemis l'attrapa par la gorge et le plaqua au sol avec violence. Le choc lui coupa l'air net et une quinte de toux suivit, mais il ne resta pas immobile. Attrapant le bras de son adversaire, il tira dessus pour lui faire perdre l'équilibre et roula avec lui pour reprendre le contrôle. Prenant le glock qu'il avait à la ceinture, il tira d'abord sur celui sous lui, puis sur le deuxième qui s'approchait de manière menaçante. Relevant son arme devant lui pour viser son poursuivant, il regarda la route dépourvue de vie avec surprise, puis avec peur. Où était-il ? Blaze tenta de respirer par le nez même si c'était difficile vu comment il était essoufflé. Il était crevé, il était sale, il avait mal, il n'en pouvait plus, mais si près du but, de la liberté, il ne pouvait pas abandonner. Pourtant, un silence de mort s'étendait, insoutenable. Il était parti... Soulagé mille fois, il abaissa son arme en fermant les yeux avec délice. Terminé. C'était enfin terminé. Il lâcha l'arme à feu et se releva lentement avant de se retourner pour continuer sa route.

Tous ses membres se figèrent d'un coup et avec rudesse. Le visage du tueur n'était qu'à quelques centimètres, Blaze pouvait sentir son haleine qui sentait le cadavre en putréfaction effleurer ses joues. Un seul battement de coeur et la lame s'enfonça dans son ventre. Son visage se tordit de douleur, son corps se cambra et un gémissement étouffé franchit ses lèvres avant que la dernière lueur de vie ne disparaisse de ses yeux et qu'il ne s'effondre au sol...

-Et coupé ! lança le directeur.

Les lumières s'allumèrent et la populace technique applaudit. Ça avait été la dernière scène à jouer. Le tout était dans la boîte ! Content que Ethan, le tueur en question, lui donne la main pour se relever, Blaze lui sourit et se redressa.

-Je t'ai pas fait mal, le jeune ? Je crois que j'y ai été un peu fort, non ?

Le jeunot en question rit et serra la pince de l'autre acteur avant de lui assurer qu'il n'y avait aucun problème. Le but était de faire le plus réaliste possible, non ? Il avait su utiliser la légère douleur du coup dans son interprétation alors tout baignait ! On amena le champagne et tous les acteurs se regroupèrent pour prendre une dernière photo. Blaze accepta avec modestie les compliments sont son jeu, mais jubilait totalement en réalité. Les films de suspenses devenaient populaire ces dernières années et il avait même une scène ou deux où il était torse nu. Ses fans allaient devenir complètement gaga, ça c'était certain ! Une fois dans sa loge tranquille, il soupira et replaça un peu ses cheveux dans en se regardant dans le miroir. De nouveau, il était impressionné par le talent des maquilleuses. Même si le but était d'avoir l'air sale - boue, sang séché, poussière - il restait magnifiquement sexy. Il se sourit et commença à se démaquiller n'en pouvant tout de même plus de tout ça sur son visage. Il n'avait pas terminé que son agent, Eric, entra pour lui tendre un cellulaire. Sachant très bien de qui il s'agissait, la star leva les yeux au ciel, mais prit l'appareil pour répondre joyeusement:

-Hey ! Salut, m'man ! Oui, je viens de terminer... Non, je pourrai pas passé en chemin... M'man, c'est cinq heures de vol, oublie ça ! Je dois me rendre en Louisiane pour mon prochain film. Ouais, c'est dommage... Amuse toi bien en Italie avec Steven... Quoi ? Comment ça c'est Josh maintenant ?

Blaze retint un grognement en écoutant sa mère couguar raconter ses péripéties amoureuses avec des hommes qui avaient plus près de son âge à lui que celui de sa maternelle. Depuis qu'il était jeune, il passait à la télé. Papa et maman avaient toujours désirer le rêve américain, mais leur travail de fonctionnaire n'était pas assez alors ils avaient misé sur leur fils qui était mignon comme tout. Il avait commencé par de simples commerciaux pour faire de petites apparitions dans des séries télévisées, puis dans des films, des rôles de figurants. Sa carrière éclata quand il eut un rôle de second au côté d'un grand acteur de cinéma. Après ce film d'action, les demandes pleuvaient du ciel. Maman et papa ont pu faire ce qu'ils avaient toujours voulus et personnellement, Blaze s'en fichait beaucoup. Il adorait jouer, il adorait prendre forme dans différents personnages. Ça faisait son bonheur alors tant mieux si c'était de même pour ses parents.

De toute manière, de son côté, c'était la belle vie ! D'ailleurs, après avoir raccroché la ligne, Eric lui mettait déjà au parfum en ce qui concernait la fête de ce soir pour célébrer la fin du tournage. Un de ces fameux party ennuyeux, mais qui se voulait branchée. Néanmoins, son agent connaissait ses goûts et il lui avait trouvé une autre fête un peu plus amusante.

Habillé d'un charmant jean avec une chemise et un veston, look jeune tout en restant classique, il se présenta au tapis rouge étant impeccablement apprêté. Sous les cris de ses fans, il alla signer un ou deux autographes, donna deux ou trois bisous sur la joue avant d'aller poser pour les photographes. Jamais il ne pourrait se lasser de toute cette attention. Un sourire ravageur, un regard hypnotiseur, il savait qu'il avait tous les atouts en main pour faire tomber n'importe quelle fille... et n'importe quel homme, mais ça c'était secret. Terminant avec quelques clichés avec la star féminine du film, il s'engouffra à l'intérieur pour se mêler aux autres membres de l'élite. Faire bonne figure, être poli, mais un peu ambitieux et un peu méchant garçon, ça mordait toujours. Néanmoins, après quelques heures en compagnie de ceux de son statut, Blaze finit par expliquer qu'il était fatigué et qu'il préférait se reposer avant de partir pour la Louisiane.

Une fois dans sa limo, il se changea enfilant des vêtements tout aussi coûteux que les autres, mais moins voyant et il enfila une de ses nombreuses perruques de qualité. S'armant de cheveux bruns courts ainsi que des lentilles de même couleur, il attendit d'être à destination avec impatience. C'était un charmant open house d'un gosse de riche, mais évidemment, pas aussi riche que lui. Il se mêla facilement à la foule et s'amusa à fond. Sex, drug & rock 'n' roll qu'on disait. Après s'être trouvé un beau blond, Blaze put finalement se détendre. Alcool, drogue en tous genres et sexe, oui c'était la belle vie. Vivement la Louisiane.