[TERMINÉ] Untitled way to meet | [Privé] Jefferson

H-RPG | Vas-y doucement, hein.

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Jour de ma paye. Le jour où il faut que je règle pleins de conneries, aussi. Quelles conneries ? Tout ce qui concerne les administratives, bien sûr. Je dois payer le loyer, la facture de téléphone et les impôts. L'électricité et le gaz qui viendront sans doute bientôt, je ne peux pas me permettre de traîner dans ces formalités. Voilà comment détruire un bon samedi. J'ai passé toute ma journée à traîner au centre-ville, à régler toutes mes redevances mensuelles du moment. Je ne sais même plus à quelle heure je suis parti de chez moi en emmenant Dallas chez ma voisine mais je sais qu'il est 19heures au moment où le calvaire est terminé.
Je suis lessivé et j'ai envie de me laisser tomber au sol mais l'envie de voir mon fils me donne la force de marcher et de supporter la fatigue. Puis, je repense à Dallas et alors je me demande s'il ne dort pas déjà. Je lui ai toujours appris à ne pas manquer de sommeil et à pas faire le con la nuit. Je suppose qu'il est déjà dans les bras de Morphée. Pour m'en assurer, je décide de prendre mon téléphone et d'appeler ma voisine. Si Dallas est trop fatigué et déjà en profond sommeil, il vaut mieux que je le laisse dormir chez son copain et que je le récupère le lendemain. Je m'apprête à composer le numéro que je connais par coeur.

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Je me suis pris la tête avec maman ce soir mais je sais plus trop pour quelle raison. Je sais plus si c'est de sa faute ou de la mienne mais j'ai pleuré et je suis parti dans ma chambre. On s'est fait la gueule tout l'après-midi et à la tombée de la nuit, comme j'en pouvais plus, bah je me suis cassé ! J'ai fait une fugue parce que j'suis un rebelle.
Mes yeux ils sont mouillés et je cours dans la rue pour m'éloigner de la maison. Je sais pas où je vais mais je m'en fou parce que je veux plus voir ma mère ! Peu importe où j'peux aller, je serai loin d'elle ! Je ne regarde pas devant moi quand je cours et parce que ça se bouscule dans ma tête, je gueule tout ce qu'il y a de trop dans mon cerveau.

- MAMAN T'ES QU'UNE FOOOOOOLLE !

J'suis super en colère mais aussi trop triste. Tout en courant le plus vite que je peux, je m'essuie les yeux parce que ça coule et que j'arrive pas à arrêter de pleurer pour rien. Puis comme y'a le vent qui vient sur mon visage, bah ça m'pique les yeux. Et du coup, j'ai foncé dans un quelqu'un sans faire exprès. Je suis tombé par terre, à la renverse mais j'étais trop mal pour m'excuser. Alors je l'ai agressé tout en me vidant de mes larmes parce que tout est contre moi aujourd'hui !

- Hé, ça vous arrive de regarder où vous allez ?!

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Je compose le numéro de ma voisine mais avant même que je ne puisse poser mon pouce sur la touche du téléphone vert, on me fonce dedans. Le portable m'échappe ainsi de la main. Bon. Voilà une autre merde qui me tombe sur les bras.

- Hé, ça vous arrive de regarder où vous allez ?!

Pire que tout, le coupable me traite de con à sa place. Complètement énervé et à bout, je me tourne vers cet ignoble individu et je remarque qu'il s'agit d'un sale gosse. J'ai envie de le buter, de lui marraver sa face de con mais en voyant qu'il est en train de pleurer mon envie de meurtre descend soudainement. En regardant de plus près, son visage me dit quelque chose.

- On t'a jamais dit qu'il fallait s'excuser quand on bouscule quelqu'un ? C'est toi qui vient de me foncer dessus j'te signale, morveux !

Je réfléchis puis je parviens à me rappeler. Ce mioche, c'est Jefferson.

- Ah, mais toi j'te connais.
Qu'est-ce que tu fiches ici à cette heure-ci Jefferson ?

Puisqu'il a les larmes aux yeux et le nez qui coule, je ne peux pas me permettre de le tabasser pour le laisser pourrir sur le bas côté du chemin. C'est avant tout un petit garçon qui pleure et comme c'est l'ami de Dallas... bon.

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- On t'a jamais dit qu'il fallait s'excuser quand on bouscule quelqu'un ? C'est toi qui vient de me foncer dessus j'te signale, morveux !

Je n'ai rien à lui dire. J'veux qu'il se casse et qu'il me fasse pas chier. Puis comme il m'parle mal, j'ai envie de lui péter sa gueule à lui aussi pour oublier maman. Je m'essuie les yeux et je renifle pour me ressaisir.

- Taisez-vous ! Vous savez que j'ai raison !
- Ah, mais toi j'te connais.
Qu'est-ce que tu fiches ici à cette heure-ci Jefferson ?

Quand il a dit mon prénom, je l'ai tout de suite regardé dans les yeux parce que je pense pas être si populaire que ça. J'ai d'abord pris un certain moment avant de le reconnaître mais ce monsieur, c'était le truand du parc que j'avais agressé au ballon ! C'était le papa de Dallas. Mais bon. Il a beau me connaître, je n'ai pas envie de me montrer sympathique en temps de crise ! Surtout que, le connaissant, j'me dis qu'il va se foutre de ma gueule si j'lui parle de mes soucis avec ma mère. Un vieux croûton comme lui, ça peut pas comprendre ce qui s'passe dans ma vie !

- J'vous en pose des questions à vous ?!

Je veux pas lui adresser la parole, je veux juste m'enfuir le plus loin possible avant que maman ne s'aperçoive que j'ai quitté la maison ! Alors après lui avoir balancé ça dans la tronche, j'esquive Stanislas et je fonce.

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Je suis inquiet parce qu'il faut avouer que croiser un pauvre mioche tout seul qui pleure, c'est pas spécialement anodin quand on est père de famille comme moi. Au départ, j'ai pensé que Jefferson était perdu et que sa peur le pousse à dire des conneries. En fait, ça ne m'aurait même pas étonné puisque je n'attends pas grand chose de lui niveau intelligence et jugeote.

- J'vous en pose des questions à vous ?!

Donc forcément quand il me dit ça, je sais qu'il y a un gros problème dans sa petite crinière brune de sous-doué, sous-développé. Et ça ne s'arrange pas quand il commence à partir sur le côté pour m'éviter et qu'il se met à sprinter. Là, mon idée se confirme et je ne peux, évidemment, pas le laisser détaler comme un petit lapin. D'une action - réaction, j'entreprends de lui courir après.

- Oh !!! C'est malpoli de ficher les gens comme ça !
Arrête-toi immédiatement, sale gosse ! J'vais en parler à tes parents !

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- Oh !!! C'est malpoli de ficher les gens comme ça !
Arrête-toi immédiatement, sale gosse ! J'vais en parler à tes parents !

Je savais qu'il était trop bizarre ce mec mais de là à me poursuivre ! J'me sens assez perturbé en le voyant derrière moi ! Mais j'ai pas l'intention de m'arrêter, surtout pas après ses menaces de merdes et il a qu'à aller se faire voir ! Papa de Dallas ou pas, je m'en fous !

- Je m'en bats les couilles ! Z'avez rien à me dire !!! AVANT DE VOUS OCCUPER DES AUTRES, OCCUPEZ-VOUS DE VOTRE PROPRE FILS !!!

Je m'efforce de courir le plus vite que je peux et je prends le premier virage de la rue qui arrive pour semer ce sale dingue !

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Ce sale gosse de merde m'en fait voir de toutes les couleurs. Quel con ! Le pire c'est qu'il ne veut pas s'arrêter et mine de rien, le machin court vite. Après ma dure journée, courir ne me plait pas tellement mais ce Jefferson est bien trop inconscient pour se balader tout seul en chialant dans la rue en pleine nuit. Et puis, foncer sur des gens sans s'excuser, pardonnez-moi, mais ça vaut des excuses.

- Je m'en bats les couilles ! Z'avez rien à me dire !!! AVANT DE VOUS OCCUPER DES AUTRES, OCCUPEZ-VOUS DE VOTRE PROPRE FILS !!!

Quel insolent.

- MOI J'EN AI DES CHOSES À TE DIRE ! Attends que je t'attrape !!!

Le petit essaye de me fausser compagnie en tournant dans un virage. Son coup aurait pu fonctionner mais je ne le quitte pas des yeux, bien trop énervé et rancunier pour le laisser s'échapper. Son insolence est de trop et il doit s'excuser. De plus, s'il lui arrive quelque chose, ça attristera forcément Dallas. Et plutôt crever que de le voir pleurer. Il faut que je rattrape Jefferson. J'agis en tant que père mais aussi en tant que citoyen responsable.
Pendant la course poursuite, je commence à perdre de la vitesse. Mais pas question d'abandonner si facilement ! Dès que je croise la route d'un pot de fleur posé innocemment dans le jardin d'une propriété, je le saisis et le lance en direction de Jefferson. Je sais que ça pourrait le tuer mais mon envie de l'arrêter passe avant ce détail et tous les moyens sont bons pour y arriver.

- JE TE DIS DE T'ARRÊTER ! TU VAS M'ÉCOUTER ?!!!

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Le papa de Dallas, c'est vraiment trop un fou ! J'le savais déjà sauf que là, bah je crois que c'était pire que de la simple folie ! J'sais pas ce qu'il avait à m'suivre lui-là ! Il veut peut-être que je m'excuse parce que, j'ai beau dire, c'est vrai que j'avais été assez vilain sur le coup. Stanislas n'y est pour rien dans mes problèmes avec maman. Je commence à ralentir ma course. Dans le fond, le dragon c'est peut-être un vrai bon monsieur. Je le pense très fort mais ... quand je tourne la tête et que je vois un pot de fleur qui me fonce dessus, je réitère automatiquement ma vision de lui ! NON, CE MEC C'EST BEL ET BIEN UN DANGEREUX PSYCHOPATHE !!!

- JE TE DIS DE T'ARRÊTER ! TU VAS M'ÉCOUTER ?!!!
- Après c'que vous venez de faire, CERTAINEMENT PAS !

J'évite le pot de fleur de justesse parce qu'il sait pas viser mais les éclats de verre m'ont écorché la jambe et je suis tombé par terre. J'ai le genou droit et le coude gauche égratignés maintenant et ça me fait encore plus mal que ma tristesse. Je pleure pour de vrai, pour la douleur ! Mais avant que Stanislas ne me rattrape, j'me relève avec toutes mes forces et je me remets à courir rapidement pour qu'il me laisse tranquille !

- C'est vous qui allez arrêter ! ARRÊTEZ DE ME SUIVRE !

Je hurle ça tout en m'éloignant et en pleurant parce que tout m'énerve et je peux entendre ma voix qui part en vrille parce que j'ai trop d'émotions.

H-RPG | Heureusement, j'te dis d'y aller doucement hein.

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- Après c'que vous venez de faire, CERTAINEMENT PAS !

Quel insolent, te dis-je. Je n'ai aucun autre mot pour décrire cet avorton comme il faut. Je dois avouer que s'il ne s'est pas arrêté, j'y tiens pour quelque chose mais son attitude détestable laisse proprement à désirer. J'ignore ce qui lui arrive dans sa petite vie de gamin insolent mais je devine aisément que ce problème le rend perturbé et carrément ... en manque de sociabilité.

L'enfant tombe suite à mon attaque et je vois là l'opportunité de le saisir, aussi, je ne perds pas mon temps et je fonce comme une fusée. Mais Jefferson contrarie mes plans et se relève, fonçant lui aussi comme une flèche pour mieux me fuir, me criant au préalable d'arrêter de le suivre. Il crie ça d'une voix incertaine et troublée, voire même pleurnicharde parce qu'elle n'a rien de viril et de très convainquant.

Je suppose que s'il n'avait pas été dans tous ses états, je ne l'aurais pas suivi. Je ne peux me résoudre à l'abandonner comme un petit chien battu. Pour la joie de Dallas mais aussi pour ma conscience personnelle. Apprendre le lendemain qu'un gosse de primaire s'est fait tué dans la rue, ... bon. Je préfère détruire ma soirée et le pourchasser. De toute façon, un enfant est un enfant, il abandonnera.

- JEFFERSON ! MAIS ÉCOUTE-MOI ! Je ne te veux aucun mal ! Je veux juste que tu m'expliques ce qu'il se passe !

Mon souffle me manque et je finis par m'arrêter, complètement à bout. Le sport à cette heure-ci après une longue journée de corvée, très peu pour moi. C'est au delà de mes forces et capacités du soir malgré ma volonté.

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- JEFFERSON ! MAIS ÉCOUTE-MOI ! Je ne te veux aucun mal ! Je veux juste que tu m'expliques ce qu'il se passe !
- Ouais c'est ça, cause et cours toujours !!!

Il veut pas me lâcher ! Il est définitivement trop coriace ! Mais moi, je veux pas m'arrêter parce que j'ai trop la haine contre lui, contre ma mère, contre TOUT ! Je commence à m'essouffler et je m'inquiète de savoir si Stanislas me poursuit toujours. Je tourne à un nouveau virage puis je jette un oeil derrière moi tout en courant et ainsi, je remarque qu'il s'est arrêté. En fait, comme il n'est plus derrière moi, je me dis qu'il a abandonné. Alors moi-même je m'arrête et là, je peux pas m'empêcher de pleurer parce qu'au final, j'me rends compte que je suis tout seul face à mes problèmes.

Je m'accroupis au sol et je pleure, pis je renifle ma morve qui coule, je m'essuye avec mes mains toutes trempées. Y'a tout qui coule en moi et mon coeur, bah je l'entends qui ne veut que hurler et pleurer tout ce qu'il a de trop sur lui. Alors je pleure et je déprime.

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Encore une défaite lourdement infligée. Peu importe la manière dont cela se déroule, je mange toujours une sorte de défaite. Il faut toujours que Jefferson l'emporte. Ici, ce sera la seconde fois qu'il arrive à ses fins. Je m'efforce de reprendre un rythme cardiaque et respiratoire normal tout en repensant au gosse. Il doit être bien loin déjà. Et dire que j'ai parcouru des mètres à sa poursuite, laissant derrière moi mon portable qui m'avait échappé des mains.

Je ne reconnais pas vraiment les rues dans lesquelles mes pas se sont perdus mais une fois que j'ai repris un semblant de souffle, je décide de suivre le chemin emprunté par Jefferson - soit de tourner au prochain virage. Bon. Cette situation m'énerve mais la fatigue occasionnée me rend incapable de péter mon câble.

Soudain, à mon grand étonnement, j'aperçois Jefferson qui pleure. Il faut le voir ce petit bout d'homme qui essaie de se battre contre son chagrin. Disons-le clairement mais cette vision commence à m'attendrir. J'ai beau être assez mauvais monsieur, dans le fond, qui peut nier l'innocence de ce gosse ? Peu de gens.

Je souris légèrement et je m'avance sans trop faire de bruit. Puis une fois arrivé près de lui, je m'accroupis à sa hauteur et pose ma main sur ses cheveux. Je ne le regarde pas pleurer et je préfère tourner mon regard ailleurs comme pour lui dire sans paroles qu'il a le droit de pleurer - que je ne rirai pas, que mêmes les hommes et les héros pleurent dans leur coeur quand ils en ont trop marre. Je ne dis rien et me contente de rester à ses côtés tout en ébouriffant sa crinière.

#HRPG : T'en fais paaaaaaaas. Ma maman aura raison de moi. Dingo

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Je me sens mal. Tellement mal que je sais pas si c'est mes blessures ou ma peine qui me fait le plus mal. Les larmes coulent sur mes joues et je ne peux pas les retenir. C'est plus puissant que ma propre volonté. Pourtant j'essaye vraiment ! Mais ça veut pas se stopper !

Puis là, sans que je ne m'en rende compte, une main vient se poser sur ma tête. Au début, je crois que c'est un criminel ou un monstre de la nuit qui est venu me bouffer ! Mais en fait ... c'est Stanislas. Sa grande main chaude je la reconnais. C'est comme la fois où on était au parc.
Bizarrement, j'ai l'impression que cette main qui fout le bordel dans mes cheveux, bah elle est réconfortante. Elle ne stoppe pas toutes mes larmes mais c'est comme si elle avait plus de force que des mots. Et cette sensation, ça me fait me rendre compte que j'ai été méchant avec ma mère, que j'ai envie de la prendre dans mes bras et lui dire que je suis qu'un con, que je l'aime; lui dire pardon aussi. Dans ma tête, j'me demande si elle est à ma recherche ou si elle s'en fout que je sois parti de la maison. Peut-être qu'elle ne l'a même pas remarqué encore. Je sais pas.

Je m'assois par terre en posant ma tête contre mes genoux. J'essaye de me calmer et je me berce de la chaleur de sa grande main, à Stanislas.

- T'es trop bizarre Stanislas. Même que Dallas il te ressemble pas.

Je parle le nez dans ma bulle et je ne regarde pas le monsieur.

- C'est comme ça que tu consoles Dallas, toi ?

Je renifle de temps à autre et je m'essuie le nez tout en discutant. Peut-être qu'en parlant, bah ça fera passer la douleur et la crise de nerf.

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- T'es trop bizarre Stanislas. Même que Dallas il te ressemble pas.

Ce petit est mal en point. J'ai pitié et je compatis. J'ignore quel mal le ronge mais je ressens une sorte d'affection à son égard. Sans doute le don des larmes et aussi parce qu'il n'est encore qu'un morveux de primaire. Vu ce qu'il m'a fait faire ce soir, cette course folle, je suis agacé mais tellement désarmé face à son désarroi. Donc, ce soir, je me passerai de violence et de mauvaise foi à son égard. Aussi, je ne réponds rien à sa remarque qui ne sert probablement qu'à cacher ses larmes et sa faiblesse du coeur. Ou peut-être pour le plaisir de me contrarier. Je ferme les yeux et je me contente de lui écrabouiller la crinière.

- C'est comme ça que tu consoles Dallas, toi ?

Je souris.

- Absolument.

Je me réfère ensuite à sa réflexion d'avant, à savoir celle où il souligne que je suis bizarre. Je ressens moi aussi une envie de le contrarier.

- Hé Jefferson, je te ferai remarquer que tu es plus bizarre que moi. Tu sais que tu alternes vouvoiement et tutoiement ? Il faudra penser à t'acheter une tête au Walmart de Sunshine !

Je garde ma main sur sa tête, comme si c'est indispensable pour sécher ses larmes et j'hésite un peu avant de lui poser cette question-là.

- Alors dis-moi, qu'est-ce qui t'es arrivé, hein ?

Mais je cherche à le rassurer malgré tout et à lui venir en aide.

- Entre mecs on peut se parler librement.

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Il est con, moche et méchant ce Stanislas. Mais c'est parce qu'il est comme ça, à côté de moi, à m'écraser la tête que je parviens à me calmer petit à petit. En fait il est tellement con et chiant que j'en oublie ma mère.

- Hé Jefferson, je te ferai remarquer que tu es plus bizarre que moi. Tu sais que tu alternes vouvoiement et tutoiement ? Il faudra penser à t'acheter une tête au Walmart de Sunshine !
- Oui je sais... mais c'est pas d'ma faute.

Je m'enferme davantage dans ma position parce qu'il m'énerve à me descendre continuellement même quand il voit très bien que je suis déprimé et pas dans le meilleur de ma forme. Ma colère n'est pas féroce ou orientée en haine mais je trouve juste que Stanislas, bah il a une trop étrange manière de consoler les gens ! Trop bizarre ! Mais parce qu'il n'a pas enlevé sa main de ma tête, je me dis qu'il est normal pour lui d'être pas normal et sa méchanceté gratuite, elle est gentille à ce moment-là.

- Alors dis-moi, qu'est-ce qui t'es arrivé, hein ? Entre mecs on peut se parler librement.

Je sais pas si je dois lui accorder ma confiance ou non. Je doute encore de lui malgré sa présence réconfortante. Je préfère continuer de le charrier.

- Il m'est arrivé que j'ai croisé un taré qui m'a coursé et lancé un pot de fleur. Et que là, il est en train de m'arracher les cheveux parce qu'il commence à devenir chauve, lui !

Mes larmes se sont dissipées malgré que la douleur, elle, demeure encore. Je me dis ensuite que Stanislas c'est avant tout un papa; le papa d'un très bon pote à moi alors peut-être qu'il sait quoi faire pour m'aider. Je ne veux pas avouer que je réclame son aide parce que ça craint de lui dire ça comme ça. Donc, j'ai marmonné dans ma barbe.

- Je me suis disputé avec ma mère ... et j'ai fugué.

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- Il m'est arrivé que j'ai croisé un taré qui m'a coursé et lancé un pot de fleur. Et que là, il est en train de m'arracher les cheveux parce qu'il commence à devenir chauve, lui !

Quand j'entends cette connerie, un rire s'échappe doucement de mes lèvres. Mais là encore, je décide de laisser cette petite provocation parce que Jefferson est comme ça, toujours à chercher la merde et à en dire des plus grosses que lui. Ce qui attire particulièrement mon attention, par contre, c'est ce qui suit.

- Je me suis disputé avec ma mère ... et j'ai fugué.

Ceci explique cela. Bon. Qu'il se soit disputé avec sa darone, ok. Toutes les femmes sont connes et bonnes qu'à se faire foutre pour donner naissance à des gosses. Cette révélation ne me fait ni chaud, ni froid. En revanche, qu'il me dise qu'il a fugué comme ça de chez lui en pleine soirée, ça a don de me faire lever le sourcil.

- T'es pas un peu trop jeune pour fuguer toi ?

Je prends un air de désintéressé parce que rien qu'à l'idée d'imaginer le scénario que Jefferson propose, ça me met dans une situation de panique puisque je me dis que Dallas pourrait faire pareil, un jour. Quel cauchemar.

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Stanislas a l'air de ne pas trop le prendre mal. J'me dis qu'il ne doit pas me croire mais c'est pas grave parce que j'en attends pas jusque là. Mes yeux sont encore humides mais je ne pleure plus et mon nez ne coule plus. Enfin si mais juste un peu pour m'obliger à renifler légèrement. J'suis toujours en boule, le nez sur les genoux et je balade mes doigts dans mes lacets parce que, bah j'suis gêné de lui avouer que je fugue.

- T'es pas un peu trop jeune pour fuguer toi ?

Je sais même pas en fait. Dans ma tête, ce que Stanislas souligne, bah je sais pas si c'est une blague ou alors une réelle question intelligente ! Alors quand il me demande ça, je tourne la tête vers lui et je le regarde avec un air de déprimé et de blasé. Mes yeux doivent être rouges et mes paupières sont lourdes. J'ai même l'impression d'avoir des cernes parce que j'ai pleuré. Je lève les yeux au ciel pour réfléchir deux secondes.

- J'en sais rien...

Mes pensées retournent leur attention et leur visée sur maman. J'suis bien trop déprimé pour me demander si y'a un âge légal pour fuguer. Je retourne ma tête contre mes genoux pour cacher mon visage et aussi pour montrer que j'suis dans les choux. Je ne possède pas la force de penser à me fixer sur autre chose. Là, une de mes mèches passe sur mes égratignures au genou et ça me pique. Je réagis pas trop vivement parce que j'suis défoncé et ma seule réaction se résume à un petit

- Aïe ....

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Bon. Le petit Jefferson n'est pas spécialement motivé, ni emballé. Il est même vidé et ressemble à un spectre à qui on aurait ôté l'envie de se réincarner. Je le regarde du coin de l'oeil puis j'enlève enfin ma main de sa petite tête brune. Je cherche ensuite une cigarette dans le poche intérieure droite de mon blazer. Je parviens à en saisir une puis je l'allume avec le briquet qui se trouve dans cette même poche. Je mets la clope entre mes lèvres sèches, je range le briquet et je me délecte du plaisir nouveau. Puisque le gamin est dans une triste situation, je préfère rejeter la fumée sur le côté opposé pour ne pas lui occasionner trop de gêne.

- Aïe ....

Suite à cela, naturellement, mon regard se porte sur les parties de son petit corps frêle. Je cherche l'endroit de sa ou ses blessure(s). Une douleur certainement due à mon pot de fleur de tout à l'heure. Je m'assois complètement parterre. Je fume silencieusement et d'une main, je fouille dans toutes les poches que j'ai sur moi afin de dénicher un pansement ou quelque chose dans le genre. Tout en cherchant, je décide de casser le blanc qui commence à s'installer entre nous.

- Tu sais à propos de ta mère...

Je dis cela sans trop de conviction. Au moment où je parle, je suis bien plus enclin à trouver quelque chose pour alléger sa peine que de dire un truc vraiment intelligent. Aussi, je cisaille mes phrases sans m'en rendre compte.

- C'est normal qu'elle...

Je cherche encore.

- ... qu'elle ait mal réagit.

Et enfin, je trouve quelque chose. Des pansements. Je traîne avec ce genre de choses dans le cas où Dallas se blesse pendant nos sorties. Il faut bien avouer que cette précaution est une bénédiction dans pareille situation. Les pansements sont carrés et mesurent environ 4 centimètres. Ils sont largement suffisants pour panser les plaies du petit Jefferson. Ce sera déjà ça de fait.

- Les femmes sont toutes comme ça. Incompréhensibles.

Je termine avec cette réflexion qui est vraiment le fond de ma pensée.

- Aller, tourne-toi morveux. Je vais te panser.

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Je fais pas attention à ce qu'il me dit parce que j'suis plus préoccupé par le fait qu'il cherche je sais pas quoi dans ses poches. Du coup, j'ai trop eu l'impression qu'il disait des trucs dans le vent sans vraiment réfléchir et je suis trop pété pour essayer d'avoir de la bonne volonté. Même que, bah je zappe ce qu'il me dit et mon attention s'illumine au moment où il sort des trucs de sa poche. C'est des pansements et je parie que c'est pour moi.

- Aller, tourne-toi morveux. Je vais te panser.

Mais moi je veux pas qu'il m'aide le monsieur donc j'envisage de refuser les pansements. Sauf que je me rappelle d'un truc. On m'a toujours dit qu'une plaie qui s'infecte, bah ça devenait pas très joli à voir. Je dois pas laisser traîner ça même si c'est pas de grosses blessures de la mort.

- Donne-moi ça, je peux le faire tout seul !

Je me tourne vers lui mais je lui arrache les pansements des mains et je commence à en décoller un de son papier protecteur. Puis là, il faut que je gaffe ! J'arrive pas à enlever le protège et quand j'y arrive, bah ... je fais une fausse manipulation et je plie en pansement en deux qui finit par se coller. Mes yeux se mouillent parce que je me rends compte qu'il m'arrive vraiment, mais alors VRAIMENT QUE DE LA MERDE !

- Oh mais non ! C'est pas vrai, huh...

J'tire la gueule parce que j'en ai marre de ma vie. Puis je me remets en boule, le nez dans les genoux pour montrer que j'abandonne.

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Mais quel con ce mioche. Une vraie sous-merde. Je comprends qu'il ne veuille pas s'afficher en position d'infériorité quand je lui propose des soins. Cependant, pour gâcher un précieux pansement qui coûter cher - faut y aller quand même. Je veux lui bousiller sa face de gamin merdeux mais ma grande bonté m'en empêche. Et pourtant, ce n'est pas la motivation qui manque.

- Tss. Tu peux pas t'empêcher de faire le con toi, hein.

Je lui balance la fumée de mon rejet de tabac à la tronche pour qu'il arrête de faire la gueule en mode ermite. Il m'énerve. Qu'il soit triste ou heureux, il ne peut pas savoir à quel point il me casse les couilles. C'te con. Je reprends les pansements, j'en ouvre un délicatement et j'attrape le bras de Jefferson. Je fais en sorte de tendre son bras puis j'applique le pansement - d'abord doucement puis j'appuie là où ça fait mal par pur plaisir sadique. Je souris avec ma clope à la bouche. Ensuite, je commence à ouvrir le second pansement.

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- Tss. Tu peux pas t'empêcher de faire le con toi, hein.

Je suis plus bas que terre. Quand il me dit ça, j'ai l'impression que de gros nuages se forment au dessus de ma tête. Stanislas me prend le bras et je me laisse faire parce que je sais que si je tente de le refouler, bah je vais faire une autre connerie. Je suis résigné. Après le monsieur me jette de la fumée à la figure et ça me picote les yeux et le nez puis la gorge. Je tousse et je me redresse automatiquement pour échapper au calvaire !

- Arrête monsieur, j'aime pas ça !

Et lui-là, c'qu'il fait, IL APPUIE SUR MA BLESSURE !!! QUEL C****** !!!

- MAIS AÏÏÏÏÏÏÏÏEEEEEEEEUH !

Je serre les dents et les mains pour ne pas passer pour une tapette. Je peux pas vraiment réagir parce qu'il me soigne et il le fait peut-être pas exprès. Je crois bien que c'est pour me tester ! MAIS BON SANG C'QUE ÇA PIQUE ! Franchement, c'est par respect que j'lui en colle pas une ! Avant qu'il ne finisse de décoller le deuxième pansement et de l'appliquer sur mon genou, je tends ma jambe vers lui par réflexe pour montrer que j'ai pas peur et qu'il pourra appuyer comme il veut, j'suis prêt !

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Il a mal. Il hurle presque et moi, ça me fait sourire. Je pense que si ça avait été un autre gamin que Jefferson, je n'aurais pas agit de la sorte. Mais lui, ce sale gosse qui passe son temps à ruiner mon moral à chacun de ses gestes, c'est tellement bon de le voir crier comme une lavette. Je m'apprête à utiliser le second pansement quand soudain, le petit me tend sa jambe. Il est déterminé à combattre le mal.

- T'es un bon gamin malgré tes airs d'ahuri.

Je lui ébouriffe vite fait la tête avant de passer à l'acte puis je pose délicatement le pansement contre la peau de son genou blessé. J'essaye de me montrer plus doux qu'avec le bras, cette fois-ci. Je me dis qu'il y a un problème plus urgent à régler et que si je suis trop sévère avec lui, il serait bien capable de filer en courant encore. Chose qui n'arrangerait absolument pas mes affaires.

- Bon. Tu m'as dit que tu t'étais disputé avec ta maman. Mais c'était quoi le sujet de votre engueulade ? T'as pas fait tes devoirs c'est ça ?

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J'appréhende pas trop bien le prochain coup de sadique qu'il va me porter parce que Stanislas il est trop bizarre et bipolaire. Avec lui, je sais jamais s'il va être doux ou crevard. Car oui, ça peut être les deux des fois ! Dans le moment présent, je crains qu'il ne se déchaîne pour de bon et qu'il force comme un malade. Il en est bien capable ! Sauf qu'étrangement, bah il fait attention et je ressens presque rien. Mais bon ! Ça pouvait être moi aussi avec ma force de guerrier, qui sait ! Enfin bref, le monsieur m'a rappelé pourquoi je suis là. Je n'oublie pas maman.

- Bon. Tu m'as dit que tu t'étais disputé avec ta maman. Mais c'était quoi le sujet de votre engueulade ? T'as pas fait tes devoirs c'est ça ?

Je réponds du tac-au-tac parce qu'il dit que des trucs pas vrais.

- N'importe quoi toi !! C'est pas que j'ai pas fait mes devoirs...

Le truc c'est que j'me souviens pas de pourquoi je lui ai fais la gueule. Je me rappelle juste que j'étais triste et pas content de sa réaction. Ma mère, en colère, m'a crié dessus. La raison, je l'ignore mais je sais que c'est pas un truc bien. C'est de sa faute à elle, ça j'en suis persuadé !

- ... c'est juste que maman avait tort.

Le ton de ma voix descend quand je dis ça parce que je suis pas fier de moi. Même si elle m'avait blessé, maman ça restait ma mère. Mon regard tombe sur le sol et j'observe le néant car tout est vide dans ma tête.

untitled way to meet

- ... c'est juste que maman avait tort.

Quel enfant misérable. Il n'a vraiment aucune conviction et il est difficile de cerner le vrai du faux dans ses paroles de désespéré. La vérité sort toujours de la bouche des enfant - connard qui a prononcé ça, mets-toi un doigt. Je ne pense pas que Jefferson dise totalement la vérité car les bourrins dans son genre me donnent plus l'impression de ne pas accepter leurs torts. Et ce petit ne doit pas faire exception. Je souffle une lourde fumée grise, ce coup-ci, de manière à ne pas gêner Jefferson. Celui-là qui pourtant, mérite bien d'avoir la tête dans les nuages vu sa tronche de paumé. Il fixe le sol et je vois très clairement que tout n'est pas clair dans son esprit. J'attrape ma cigarette du bout des doigts puis j'essaye de le motiver. Je pose ma main sur son épaule et je le regarde droit dans les yeux.

- Tu sais dans une dispute, y'a jamais de gentil ou de méchant. Les deux sont fautifs et si tu n'admets pas ça, ça veut dire que t'es encore plus pourri que celui que t'accuses d'avoir tort.

Je ne mâche pas mes mots parce que ce petit est avant-tout un mioche qui a besoin qu'on lui apprenne certaines choses, justes ou non. Je tente de lui enseigner une manière de pardonner - pardonner à une femme. Ce que je n'ai jamais pu faire.

- Aller. Ne me fais pas croire que tu es un pourri ! C'est pas le héros que j'connais et qui a gagné mon kinder, ça !

untitled way to meet

Je lâche un grand soupire en repensant à maman. C'est vrai que je regrette de m'être enfuit comme un con dans la rue et d'être tombé sur Stanislas.

- Tu sais dans une dispute, y'a jamais de gentil ou de méchant. Les deux sont fautifs et si tu n'admets pas ça, ça veut dire que t'es encore plus pourri que celui que t'accuses d'avoir tort.

Il est vraiment trop méchant ce monsieur. Un vrai salopard qui connait pas la compassion ! Ses mots sont durs, rudes et directs mais j'accepte de les entendre parce que cette réprimande, ça part d'un bon sentiment. Stanislas dit ça pour m'encourager et me faire me ressaisir. J'crois bien que lui sa manière de s'exprimer gentiment c'est d'être méchant !

- Hum. Moui...

Il me fixe dans les yeux mais moi je détourne le regard parce que c'est gênant de devoir affronter son regard de dragon. En l'observant, j'ai trop le sentiment d'être un ver-de-terre plus bas que terre !

- Aller. Ne me fais pas croire que tu es un pourri ! C'est pas le héros que j'connais et qui a gagné mon kinder, ça !

J'en oubliais que la première fois que je l'ai rencontré, bah j'avais remporté une victoire bien méritée, un kinder à la clé ! Cette remarque me rebooste presque totalement parce qu'elle me dit en diagonale que j'suis pas si con que ça et que j'arrive à des choses. Je réfléchis tout regardant fixement le monsieur à mon tour, les yeux grands ouverts et la bouche fermée.

Je me dis alors qu'avec maman, ça devait être pareil. Je dois m'excuser et insister jusqu'au bout. Je me rappelle toujours pas le motif de notre dispute mais j'suis l'enfant de ma mère alors elle a le droit d'avoir raison et moi d'avoir tort face à elle. Je suis en mode grand penseur de l'univers !

- ... m... merci, papa de Dallas. J'ai compris ce qu'il me reste à faire.

J'sais pas pourquoi mais lui dire merci, ça me rebute un peu.
Soudain, un flash de l'éclair de la mort qui tue passe à travers mon esprit ! Et là, j'ai eu une super révélation choc du tonnerre !

- T'ES TROP UN VISIONNAIRE STANISLAS !
Dallas il a de la chance de t'avoir comme papa, tu vois à travers l'univers et le cosmos ! Puis le Texas comme c'est un pays entre la lune et les étoiles, c'est normal alors ! Donc Dallas il va être visionnaire comme toi ! C'est trop bien ! Je vais assister à la naissance d'une étoile !!!

C'est sorti tout seul, je suis super emballé par la révélation de l'année !

untitled way to meet

Cette soirée aura été une cure pour un certain gamin de ma connaissance. En le voyant réfléchir profondément, un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres. Je remets ma clope en bouche et j'espère qu'il comprend sa connerie. Mine de rien, s'échapper pour une dispute et se la jouer adolescent à problèmes, ce n'est pas spécialement jouissif à son âge. Je veux qu'il le sache.

Je fume tranquillement avec un air posé et détendu. Je m'apprête ensuite à me lever et à raccompagner Jefferson chez lui. Il se fait tard et il ne faudrait pas que sa mère s'affole trop. Et puis moi j'ai un téléphone portable à récupérer ainsi qu'un Dallas à aller voir. En voyant ce petit morveux, ça me donne trop envie de me reposer en retrouvant mon petit bébé Dallas. Seulement, ... il faut que Jefferson en sorte une nouvelle - de connerie - plus grosse que jamais.

- T'ES TROP UN VISIONNAIRE STANISLAS !
Dallas il a de la chance de t'avoir comme papa, tu vois à travers l'univers et le cosmos ! Puis le Texas comme c'est un pays entre la lune et les étoiles, c'est normal alors ! Donc Dallas il va être visionnaire comme toi ! C'est trop bien ! Je vais assister à la naissance d'une étoile !!!

Je pige rien à sa merde. Vraiment rien. Je constate seulement qu'il a complètement gobé mon histoire de Texas, le pays entre la lune et les étoiles. Franchement, rien ne lui réussit à ce petit. Un vrai abruti. Je peux être fier au moins pour le retour de sa bonne humeur et de son entrain d'idiot. Je suis tellement fatigué que je ne peux me résoudre à lui rejeter la fumée au nez comme à mon habitude et à le laisser crever sur le bas côté. Je me contente de lui foutre une pichenette sur le front.

- Arrête de dire des âneries plus grosses que toi. Si tu réfléchis trop ton petit cerveau de rat va finir par exploser.

Je me lève définitivement, je jette ma clope parterre et je l'écrase. Puis sans attendre la réponse du gamin, je mets les mains dans les poches, je soupire et j'avance en direction de l'endroit où notre course poursuite a commencé.

- Bon, viens. Il est tard.

[TERMINÉ] Untitled way to meet | [Privé] Jefferson

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